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2012 - Texte de l'Exposition "Fleurs et soleils"

Exposition "Fleurs et soleils"

Natures mortes fleuries

 

 

     La facture de Peter Orlando est celle d'un courant de l'après-guerre que l'on appelle "la réalité poétique". Un monde étrange et idéal, où la réalité est présente, mais juste effleurée, où la poésie est celle qui nous renvoie des images à mi-chemin entre notre monde et un autre, presque naïf et onirique. Roger Limouse (1894-1990) et Maurice Brianchon (1899-1979), deux maîtres d'atelier à l'Ecole des Beaux Arts de Paris, ont apprécié et encouragé Orlando à développer son style.

 

      La présente exposition nous offre les fleurs des lithographies et des peintures à l'huile, produites tout au long de la carrière de l'artiste. Aucun croquis, aucun dessin préparatoire sur papier, car les natures mortes n'avaient pas leur place dans les carnets : elles étaient tracées directement au fusain sur la toile.  

 

 

 Les tournesols, ce sont les "soleils", terme que Peter Orlando utilisait, plus facile à prononcer pour l'homme qui parfois peinait à dire un mot français, et plus proche du vocable "sunflower" anglais. Dans cette fleur imposante, il a trouvé un modèle qui l'a impressionné, captivé. Reproduire les centaines de graines en son coeur, pour l'artiste qui se veut fidèle à son sujet, c'est un véritable défi, qu'il relève avec brio.

 

Fils d'un jardinier dans la banlieue de New-York, aux U.S.A., Peter Orlando très jeune a découvert les fleurs, autour des maisons américaines. Plus d'une fois il a accompagné son père qui comptait sur l'aide de l'adolescent.

 

Peter Orlando peintre, vit en France où après la guerre, en 1945, il a épousé Denise Delgoulet. Dans ses nombreuses toiles paysagères, où il s'intéresse avant tout aux maisons, aux villages, aux églises, ou aux bateaux, les végétaux sont présents, mais rarement sujet principal. Les fleurs en sont absentes, ou à peine suggérées, très discrètes.



Il lui arrivera de cultiver un jardin en Normandie. A Paris, dans l'appartement où il tient son atelier, les fleurs ont aussi droit de cité : soit des fleurs coupées, en vases, rapportées du jardin, soit des fleurs achetées dans le quartier. Un visiteur témoigne de son amitié en offrant à Denise une plante et lorsqu'il passe à nouveau une semaine plus tard, Peter l'a inclue dans un tableau.



Les compositions en atelier, les natures mortes,sont un assemùblage d'objets familiers, de fruits, de légumes, parfois d'autres plaisirs de la table. Les fleurs à l'occasion voisinent avec ces sujets, ou bien elles sont à leur tour les vedettes de la toile. Des fleurs à peine interprétées, réalistes, telles que l'artiste les voit devant son chevalet. Il les rend éclatantes, vigoureuses, vivantes. Elles sont parfois un peu figées, les tiges sont raides. Il aime le côté "graphique" de certaines fleurs. Il a une prédilection pour les marguerites, les anémones, les violettes, les tournesols. Orlando ne peint pas toutes les fleurs : "une rose, c'est trop beau, disait-il, je ne vais pas la peindre ; je la laisse à la nature".

 

Peter Orlando (1921-2009)

Denise Orlando (née en 1921)

 

 

Céramiques ORLA

 

Les pièces de faïence, de formes peu conventionnelles et de décors abstraits ont faits jusqu'à ce jour la réputation des céramiques ORLA ou OPrlando. Elles furent produites entre 1955 et 1968 à Paris, vendues sur place à l'atelier ou dans quelques boutiques de décorations ou de cadeaux en France. Dans nos vitrines sont représentées une variété de modèles et quelques rares pièces à décor floral. A savoir celles provenant d'un service de table non commercialisé, destiné aux repas des artistes eux-mêmes, ainsi que des pièces brunes créées pendant les dernières années d'activité (décor par Denise Orlando).

 

photos de l'expo

 

Philippe J.  Graziano,

Commissaire de l'exposition

Juin 2012

 

 

 

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